Vers des impressions quadrichromiques plus éco-responsables ?
Comment réduire notre empreinte écologique en matière d’impression?
Imprimer moins de documents, avec des tirages plus modestes et avec une meilleure estimation du besoin est une partie de la solution. Mais elle n’est pas la seule, et on ne peut malheureusement sans cesse limiter nos besoins.
D’autres possibilités pour une impression éco-responsables existent.
Beaucoup d’entreprises conçoivent des documents en couleur (quadrichromie) imprimés en tirages conséquents mais qui ont une durée de vie de 2-3 semaines seulement. Et ce, car le contenu devient rapidement obsolète. Une offre tarifaire limitée dans le temps, un programme d’exposition, beaucoup d’entreprises ne pensent pas encore à l’impact environnemental de leurs imprimés à faible durée de vie…
Méconnaissant les procédés d’impression et leurs impact environnemental, se disant que la couleur apporte plus de qualité et de légitimité à leur discours, les entreprises ratent l’occasion de se positionner comme des marques éco-responsables.
L’impression en simili : une alternative écologique
Un autre versant de la solution serait d’imprimer avec moins de couleurs donc moins d’encres. L’impression en simili est un procédé à la fois novateur et écologique qui consiste à remplacer le noir d’un document prévu en noir et blanc par une autre couleur (généralement un Pantone) et permet de passer de 4 couleurs à une seule tout en donnant le sentiment d’une impression en couleur.
Sur le plan esthétique et sémiologique, on dévie de la notion d’un imprimé « essentiel », basique, éphémère, voire non-professionnel, fait à la va vite, par ou pour un client qui n’a pas les moyens financiers.
Le simili est moins cher et meilleur pour la planète
Illustration en simili, extraite de la collection de quatre livres Écritoirs, tome 2 Territoires. Illustrations et design éditorial : Maria Tzvetkova
C’est justement là son intérêt : le procédé est peu cher et gaspille moins de ressources.
Si le client considère le durée de vie du document à imprimer, la simili peut devenir un élément de langage graphique engagé pour asseoir sa notoriété. D’un côté, cette méthode est porteuse de valeurs fortes, en phase avec l’actualité et de l’autre, elle permet de se démarquer d’un point de vue esthétique.
Le simili peut être bénéfique en terme d’image
Les entreprises, et autres institutions, qui sauront être pionnières dans cette méthode d’impression pourront en tirer un bénéfice certain pour leur image. L’impression en simili peut apporter une touche originale et celles qui sont à la recherche d’innovation graphique pourront largement s’y retrouver avec ce type d’impression. De plus un tel positionnement avant-gardiste sera rapidement reconnu.
La bichromie : un procédé économe et novateur
La bichromie est un procédé qui consiste à restreindre le nombre de couleurs à deux quelles qu’elles soient : primaires (CMJN) ou en tons directes (Pantone). Là encore on réduit les coûts financiers d’impression pour le client comme les dépenses en encres. Mais plastiquement et graphiquement le rendu est plus riche.
Traitement des images en bichromie sur Photoshop
Le designer peut choisir de traiter les images en bichromie dans Photoshop de manière plus ou moins automatique.
C’est une tendance du design graphique des dernières années qui se confirme de plus en plus. Si vous avez envie de voir ce que la bichromie peut donner dans le cas de votre marque, n’hésitez pas à solliciter votre designer. Beaucoup maîtrisent totalement ce procédé sur Photoshop, mais ne le proposent pas par manque de clients intéressés.
Le design se doit d’être plus tournées vers l’éco-responsabilité et cela passe forcément par restreindre la quantité d’encres dépensées.
Un designer plus habile choisira de simuler des superpositions des couleurs lorsqu’il s’agit d’une impression offset. Cela donne le sentiment d’une profondeur supplémentaire des visuels et d’une communication plus réfléchie.
Choisir des types d’impressions plus adaptés
Les autres types d’impression qui se prêtent logiquement à la bichromie comme la risographie ou la sérigraphie sont plus adaptés à des petits tirages et renvoient à la notion de l’objet unique et par conséquent plus classieux.
Imprimer en sérigraphie est, certes, plus onéreux mais donne aussi plus de valeur au support d’impression. Votre imprimé se démarque de la concurrence, ce qui est très important d’un point de vue commercial. Pour l’aspect esthétique, c’est également synonyme d’une meilleure valorisation dans le temps.
Le letterpress un type d’impression d’autre temps mais qui revient de manière plus « branché », se prête également à la bichromie pour les grands formats d’affiches mais aussi pour les cartes de visites, le gaufrage en plus.
Le client peut donc se forger une réputation en phase avec son image et ses engagements tout en étant écologiquement responsable.
Longtemps perçu comme un moyen de communication au rabais, il devrait gagner en puissance à l’aune des engagements éco-responsables des marques, qui sont de plus en plus nombreux.
Petite précision : l’impression numérique classique n’offre pas la possibilité de faire une simili avec des encres Pantone.
Les machines étant dotées de quatre toners (cyan, magenta, jaune et noire), seuls les couleurs primaires sont possibles. Si vous souhaitez un vert « olive », il sera forcement composé d’au moins trois encres. La logique est la même pour la bichromie.
Au-delà de la quantité d’encre : les encres végétales ?
C’est quelque chose que l’on voit de plus en plus : les encres qui se définissent partiellement ou totalement d’origine végétale.
Elles sont de plus en plus nombreuses à être présente sur le marché. Elles sont davantage respectueuses de la planète car leur conception nécessite moins de traitement chimiques de synthèse, et donc moins de produits d’origine pétro-chimique.
C’est une manière efficace de réduire l’empreinte carbone de ses impressions. Après avoir joué sur la quantité d’encre, vous pouvez travailler sur la qualité des encres d’impression que vous utilisez.
Les encres végétales émettent moins de composés organiques volatiles que les encres minérales. Cela signifie qu’elles sont moins polluantes pour l’atmosphère (et donc pour la planète), mais surtout pour les employés qui les fabriquent et qui sont exposés quotidiennement à ces composés dangereux, notamment le benzène.
D’une manière générale la composition des encres contient
• 20 % des colorants (pigments),
• 10 % d’additifs (qui améliorent la qualité des encres) et
• 70 % de véhicule (composé d’hydrocarbures saturés d’huile minérale et d’hydrocarbures aromatiques d’huile minérale pour les encres minérales).
Dans la composition des encres végétales, ce sont ces 70% de véhicule (huiles) qui sont remplacées par des huiles issues de l’agriculture : colza, tournesol, lin…
Elles ont meilleure biodégradabilité et provient théoriquement de ressources renouvelables. Reste à connaitre origines des cultures.
Les encres végétales sont une véritable alternative et les fabricants d’encre s’intéressent aujourd’hui d’autres ressources comme algues marines pour remplacer les encres minérales.